Même si une multitude d’activités de jardinage cesse pendant l’hiver, votre jardin requiert quand même quelques soins ! Voici un guide des travaux de jardinage d’hiver à effectuer pour protéger et préparer votre jardin pendant la période la plus rigoureuse de l’année.
17.01.2024
Au fur et à mesure que les températures baissent, le jardin s’assoupit pour une trêve hivernale, mais le jardinier ne doit pas pour autant rester les bras croisés. Certaines activités de jardinage en hiver sont même primordiales. Les plantes en pots doivent être déplacées ou protégées avant les premières gelées. Surveillez la neige, elle apporte autant d’avantages que d’inconvénients : une couverture neigeuse peut à la fois protéger les légumes d’hiver et les arbustes des dommages causés par les gelées nocturnes les nuits sans nuages, mais si elle est trop épaisse, elle peut aussi briser ou abîmer vos végétaux. Si une neige légère ne pose aucun problème aux plantes à feuillage persistant telles que le bambou, le laurier-cerise et le thuya, un manteau plus dense devra être secoué ou balayé. Les bassins et les serres doivent également être protégés de la neige.
Le stockage des équipements et outils de jardin inutiles pendant les mois d’hiver est plus que recommandé. Inspectez succinctement votre tondeuse automatique, votre tronçonneuse et votre taille-haies et nettoyez-les avant de les ranger comme il se doit en toute sécurité.
Vous avez une arrivée d’eau dans votre jardin ? Pensez à l’ajouter sur votre liste de travaux à effectuer au début de l’hiver : coupez l’alimentation du robinet depuis l’intérieur puis laissez couler l’eau jusqu’à épuisement, la formation de gel sera ainsi évitée et les canalisations seront protégées. Videz également le tuyau d’arrosage et rangez-le, ainsi que les éventuels arrosoirs, dans un lieu à l’abri du gel.
Le moment est particulièrement bien choisi pour démonter les nichoirs, retirer les anciens nids puis les nettoyer à l’eau bouillante. Les oiseaux s’y rassemblent souvent pour se réchauffer en hiver, alors faites en sorte que leur habitat soit exempt de parasites et accueillant.
Lorsque le sol est gelé, évitez de marcher sur la pelouse lors de vos activités de jardinage d’hiver. Une fois gelés, les brins d’herbe sont gorgés d’eau, ils peuvent alors facilement se briser sous votre poids. Cela se transforme tout d’abord en un chemin boueux pendant l’hiver puis par des empreintes jaunes lorsque le climat se réchauffe.
Quoi de mieux que d’utiliser les feuilles mortes sur le sol à votre avantage ! Elles forment une excellente couche protectrice dans vos plates-bandes et sous les arbustes en gardant le sol humide et en le protégeant du gel. Les végétaux sensibles ainsi que les jeunes plantes apprécient particulièrement la couche protectrice de feuilles en hiver. Sous les arbustes, vous pouvez même étaler les feuilles en une couche épaisse de plus de 5 cm. Petite astuce : pour éviter que le vent ne les éparpille dans le jardin, étendez un peu de terre sur les feuilles.
Les végétaux à feuillage persistant mais résistants au gel, comme le thym et la lavande, apprécient une couche légère de branchages d’épicéa ou de sapin qui les protège contre la transpiration et le dessèchement. Pour les rosiers de votre jardin, n’oubliez pas que le porte-greffe situé juste en dessous du sol est particulièrement
Si la pelouse est recouverte de feuilles pendant l’hiver, elle ne reçoit pratiquement pas d’air. Elle peut alors développer des champignons dont l’apparition impliquera un travail supplémentaire par la suite. Au lieu de ratisser péniblement votre pelouse, vous pouvez tout simplement la tondre avant les premières gelées. Le bac de ramassage collectera alors un mélange d’herbes et de feuilles mortes qui fera un excellent compost ou que vous pourrez utiliser comme paillage. N’oubliez pas que les feuilles de chêne sont riches en acide tannique et qu’elles ne se décomposent pas rapidement. Si vous ne souhaitez pas les ajouter à votre compost, elles pourront en revanche être utilisées comme paillis autour des rhododendrons. Un râteau vous sera bien utile lors de vos activités de jardinage en hiver pour déplacer les feuilles vers vos plates-bandes et sous les arbustes. Néanmoins, un souffleur de feuilles vous rendra la tâche encore plus facile. Au début de la saison prochaine, les feuilles seront pour la plupart décomposées et le restant pourra être composté.
Les légumes récoltés et stockés avant l’hiver doivent être régulièrement contrôlés dans leur lieu de stockage. Éliminez le plus tôt possible les légumes en décomposition ou ceux qui ont développé des moisissures avant qu’ils n’affectent l’ensemble de la récolte. Procédez de la même façon pour les légumes récoltés en hiver. Les légumes stockés restent beaux et fermes jusqu’au printemps si vous les recouvrez avec un peu de sable dès que vous en retirez un du stockage.
Pour toutes les autres activités de jardinage en hiver, un guide mensuel a été élaboré.
Tant que le temps reste doux et qu’aucune gelée ne se profile à l’horizon, les espèces robustes en pot comme le laurier-rose et l’agapanthe se plaisent à l’extérieur. Vous pouvez retarder leur déplacement à l’intérieur aussi longtemps que possible, car un habitat trop chaud et trop sombre peut ne pas leur convenir. Les variétés méditerranéennes supportent facilement des températures avoisinant les 0 °C, tandis que les lauriers-roses et les oliviers rustiques tolèrent jusqu’à -4 °C. Il n’est pas rare que ces plantes survivent aux premières gelées à l’extérieur, dans l’hypothèse où elles sont conservées à proximité de la maison et recouvertes d’un voile ou d’un film à bulles.
En règle générale, les températures remontent, souvent même jusqu’en décembre, auquel cas il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Gardez toujours un œil sur les prévisions météorologiques : si une nouvelle gelée est annoncée ou si la période de gel se prolonge, il est alors temps de rentrer vos pots dans leur abri hivernal.
Soigner vos massifs de roses fait également partie des activités de jardinage en décembre, ajoutez-leur une couche de terre ou de paillis d’écorce. Les conifères, les buis, les bambous, les lauriers-cerises et autres plantes ligneuses présentent déjà une bonne rusticité, mais si vous les faites pousser en pot, elles auront besoin d’une protection hivernale pour éviter le dessèchement et les périodes prolongées de gel et de dégel qui peuvent endommager les racines. Pour cela, placez les bacs sur des carreaux de polystyrène et enveloppez-les dans une toile de jute ou du film à bulles. N’oubliez pas de les arroser les jours où il ne gèle pas car les persistants transpirent toujours, même en hiver, alors que le sol ne fournit plus d’eau en cas de gel.
Ne taillez pas les tiges flétries de façon drastique. Bien qu’elles se brisent souvent en hiver, elles forment un tapis épars et protecteur bien utile sous les parterres fleuris, et abritent même de nombreux insectes. Des exceptions à la règle : les hémérocalles, les asters, les géraniums, les hostas et les alchémilles communes, leurs feuilles molles pourrissent facilement et doivent donc être réduites au maximum de sorte à ne pas dépasser de quelques centimètres le niveau du sol.
L’herbe de la pampa est une variété très populaire dans les jardins mais il souffre malheureusement beaucoup de l’humidité de l’hiver. Rassemblez ses longues feuilles et attachez-les ensemble au sommet comme une tente. Cela permettra de protéger le cœur de la plante de l’humidité hivernale.
Dès décembre vous pouvez d’ores et déjà commencer à semer des légumes d’hiver dans votre jardin, mais n’oubliez pas de leur apporter une couche protectrice. Les feuilles mortes sont idéales pour cette fonction, comme décrit précédemment
Le jardinage d’hiver se traduit aussi par la récolte des cultures. Poireaux, choux et bien d’autres légumes résistent au gel et fournissent même en hiver des vitamines fraîches sur votre table. Certains légumes comme les épinards et la mâche apprécient une protection en feutre de paillage pour les protéger des gelées nocturnes.
D’autres, comme les choux de Bruxelles et les poireaux peuvent rester là où ils ont été plantés en automne sans subir de préjudice. Même si vos poireaux restent bien au frais dans le sol, en les déplaçant pendant leur croissance dans un endroit plus abrité, vous faciliterez votre récolte pendant la saison hivernale. Pour cela, attendez une journée sans gel pour déterrer les tiges de poireaux avec leur racine, puis disposez-les dans un peu de terre dans une grande boîte ou dans un seau avec des trous de drainage. Placez-les dans un lieu abrité proche de votre habitation, près d’un mur, et vous pourrez ainsi les récolter à votre porte !
Le tronc inférieur des jeunes arbres fruitiers a tendance à fendre en hiver en raison des changements de température. Ces zones de fissures sont alors très sujettes aux maladies et aux champignons.
Pour éviter ce genre de désagrément, badigeonnez la partie inférieure du tronc avec du lait de chaux. Celui-ci réfléchit la lumière du soleil et réduit les variations de température. Ainsi, l’arbre se réchauffe moins pendant la journée, et même si un changement radical de température apparaît lors de froides nuits d’hiver, l’écorce ne se fend pas.
Les feuilles mortes sous les arbres fruitiers doivent impérativement être retirées au plus tard en décembre, tout comme les fruits toujours accrochés aux branches. Les spores fongiques persistantes et de nombreux autres ravageurs hibernent dans les feuilles et les vieux fruits, ils pourraient alors se propager immédiatement après la fin de l’hiver. Pour ce travail de jardinage, faites tomber les fruits morts avec un bâton ou utilisez un récupérateur de fruits, puis jetez-les dans vos ordures ménagères ou dans votre bac de ramassage de déchets organiques. Ne les jetez pas dans votre compost, les spores sont extrêmement tenaces et pourraient l’infecter. Même chose pour les fruits tombés, les feuilles mortes et le reliquat de vos légumes. L’élimination des risques d’infection est un bon moyen d’éviter d’avoir à prendre des mesures phytosanitaires plus strictes par la suite.
Le mois de janvier est un mois calme au jardin, vous pouvez en profiter pour vous reposer. Néanmoins, gardez toujours un œil sur les chutes de neige car si elles s’accumulent en trop grande quantité sur des plantes délicates, ces dernières pourraient se briser. Pensez à faire tomber la neige pour éviter ce désagrément. Attention aux plantes à feuillage persistant et aux espèces dotées de tiges fines et ramifiées qui sont donc particulièrement menacées.
Même si les plantes sont en hibernation au mois de janvier, vous pouvez néanmoins les entretenir. Quelques activités de jardinage en hiver sont toujours de guise, comme couper et supprimer le vieux bois pour stimuler la nouvelle floraison et engendrer de meilleurs fruits. Les arbustes trop denses peuvent être taillés les jours sans gel et les arbustes à fruits tendres improductifs, comme les cassissiers et les groseilliers dont les rameaux sont moussus, ou les arbustes à fleurs ornementales dépérissant peuvent être rajeunis si nécessaire : une taille sévère leur donnera une nouvelle vie. Vous pouvez tous les couper à 10 cm du sol.
Astuce : Avant de tailler sévèrement une plante pour la rajeunir, nouez une corde autour des tiges, vous obtiendrez ainsi un joli fagot bien rangé à jeter quand vous aurez terminé.
Pour la plupart des plantes, des boutures de tiges de l’épaisseur d’un crayon peuvent être immédiatement prélevées à partir de la croissance de l’année précédente. Chaque bouture doit être à peu près de la même longueur que votre sécateur et comporter un bourgeon en haut et en bas. Insérez les boutures de tiges fraîchement coupées une à une dans du sable ou, si vous avez de la terre de jardin légère, directement dans une jardinière semi-ombragée. Lors de la taille, pensez à observer le sens de la croissance, car les plantes ne pousseront pas si elles sont plantées à l’envers. Si les bourgeons se développent, c’est bon signe ! Votre bouture a pris racine.
Les longues tiges des roseaux et de nombreuses autres plantes des marais meurent définitivement en automne, il faut donc les couper juste avant qu’elles ne recommencent à bourgeonner, au printemps au plus tard. Elles poussent souvent très loin des berges, et il n’est donc pas toujours facile de les couper. Si vous pouvez patienter jusqu’à ce que votre étang soit suffisamment gelé pour supporter votre poids, le travail sera plus aisé en janvier avec une tondeuse à gazon ou avec des sécateurs.
Si vous avez des plantes sous-marines, nous vous conseillons de déneiger le bassin en hiver, afin qu’elles bénéficient de la lumière dont elles ont besoin pour vivre. Balayez la neige, ou soufflez-la sur la surface gelée à l’aide d’un souffleur. Si vous avez des poissons, créez des ouvertures dans la glace pour permettre l’échange de gaz. Attention, ne percez pas un trou de façon brutale ! L’onde de choc pourrait être fatale pour les poissons et les autres animaux. Vous pouvez acheter des dispositifs antiglace ou bricoler une tout autre solution : placez une casserole sur la surface gelée, remplissez-la d’eau bouillante et patientez jusqu’à la formation du trou. Si vous souhaitez une solution automatique, vous pouvez également utiliser des pompes de bassin pour assurer l’échange de gaz.
Février annonce des mois plus chauds, vous pouvez commencer à entretenir vos arbres fruitiers, par exemple. C’est également le moment idéal pour enlever les feuilles mortes ou malades des roses de Noël et pour éclaircir vos plantes. En février, la préparation des plantes à l’arrivée du printemps est au centre de toutes les attentions.
Si vous souhaitez avoir une longueur d’avance sur vos cultures potagères, février est le mois idéal pour s’atteler à des activités de jardinage en hiver. Par exemple, vous pouvez commencer les semences de tomates, et d’autres variétés plus lentes, à germer à l’intérieur. Un point lumineux ou une lumière artificielle donne aux nouvelles pousses un bon départ, de sorte qu’au moment de les planter dans la serre ou le jardin, à partir de la mi-mai, les semis ressemblent déjà à de jeunes plants robustes.
Si vous trouvez de vieilles graines et que vous n’êtes pas sûr de leur état de conservation, vous pouvez faire un test de germination en hiver : il suffit d’en placer quelques-unes sur un torchon de cuisine humide et de les laisser germer. Si rien ne se passe ou si moins de la moitié d’entre elles germe, elles ne sont plus utilisables. Par contre, si elles germent, vous pourrez alors semer le reste de votre paquet.
Autre conseil de jardinage d’hiver : la culture des pommes de terre nouvelles. Vous pouvez les faire prégermer dans un endroit lumineux en prévision de leur plantation dans le jardin. Faites bien attention à choisir la bonne variété de pommes de terre, car seules les véritables pommes de terre nouvelles doivent être germées à cette époque de l’année.
Le fait de les faire germer à l’avance permet aux pommes de terre nouvelles de devenir des plants robustes, prêts à poursuivre leur croissance, qui supporteront les températures encore fraîches du sol lorsqu’ils seront plantés en avril. Le rendement des pommes de terre nouvelles prégermées est supérieur jusqu’à 20 % par rapport aux tubercules plantés directement.
On peut également faire germer les pommes de terre par traitement thermique : il suffit de placer les pommes de terre dans des boîtes à œufs à moitié enterrées dans de la terre de rempotage, les yeux dirigés vers le haut, et de les placer à +20 °C. Si des bourgeons verts foncés se forment, les pommes de terre ont besoin de beaucoup de lumière mais de températures plus fraîches autour de +10 °C, sinon les pousses deviendront longues et très fines. Lorsque les bourgeons atteignent au moins 3 cm, les tubercules doivent être maintenus à une température encore plus basse pour les rendre plus résistants au jardin, puis ils seront plantés à partir d’avril. Après la prégermination au début de l’année, il faut compter 6 à 8 semaines supplémentaires avant de les mettre en terre.
Une fois les feuilles tombées à terre, l’heure est venue d’aérer la couronne des fruitiers. Ce travail est bien plus facile en hiver car vous bénéficiez d’une vue dégagée sur les branches. La taille est préférable à la fin de l’hiver, mais toujours pendant une période sans gel, car les branches taillées sont vulnérables et pourraient s’abîmer. La coupe des arbres fruitiers à ce moment de l’année permet d’obtenir de nombreuses nouvelles pousses saines lorsque les jours se rallongent, surtout s’ils ont pu constituer de bonnes réserves internes au cours de la saison précédente. Plus tard dans l’année, il ne vous restera plus qu’à éclaircir la couronne et à enlever les rameaux inutiles et les drageons. Ne suivez pas à la lettre le vieux dicton stipulant qu’une fois la taille terminée, un chapeau lancé au-dessus du centre de l’arbre doit pouvoir retomber, il ne s’agit là que d’une expression. Découvrez plus d’astuces dans notre guide détaillé à propos de la taille des arbres fruitiers.